De quoi parle t-on ? Déjà une difficulté sémantique. L’objectif était de créer un «renewable assignment », en opposition à un « disposable assignment ». A ce jour, je n’ai toujours pas trouvé les termes véritablement équivalents en français…
« Assignment » déjà… Pour un jeune, on évoquerait volontiers le terme « devoir à la maison », ou DM. Vis à vis d’un adulte apprenant, le terme serait tout de même un peu curieux, mais disons qu’un « assignment » est un travail, facultatif ou obligatoire, demandé par le professeur ou le formateur et qui est réalisé en dehors des heures de cours ou de formation. Il peut s’agir d’un travail de recherche, de mémorisation, de restitution, d’application des connaissances, réalisé par l’apprenant dans le cadre de ses études ou d’une formation.
« Renewable » ou « disposable » ? kesako ? Pour comprendre, il faut répondre à cette question… que ce passe t-il quand un devoir donné à un étudiant est terminé, rendu à l’enseignant et noté ? Si la réponse est « rien », on a affaire à un devoir « disposable », un devoir « jetable ». Sa seule utilité était de vérifier que les connaissances et compétences étaient acquises. Une fois cela fait, le devoir peut-être oublié, jeté à la poubelle, réelle ou virtuelle. Il ne sera plus jamais utilisé. On peut parler de devoirs jetables car ils n’apportent aucune plus-value. Un étudiant a pu passer 3 heures à travailler dessus, l’enseignant 30 mn à le corriger. Mais un fois noté… le devoir n’a plus aucun intérêt. Quelle perte potentielle de temps et d’énergie !
L’idée est plutôt de proposer aux apprenants de réaliser un devoir « renewable », ou « réutilisable » par les autres apprenants, par les formateurs, ou même par d’autres personnes.
Voici quelques exemples de devoir réutilisable.
- l’étudiant écrit ou améliore un article sur Wikipédia… utile pour tous les lecteurs
- l’étudiant réalise une illustration, une présentation, une vidéo… réutilisable dans le cadre de la formation par d’autres étudiants, voire par l’enseignant
- l’étudiant conduit un travail de recherche dans son intégralité (plutôt que de simplement planifier un travail de recherche) et présente ses résultats lors d’une conférence
- l’étudiant réalise un travail de curation et ajoute des commentaires sur un ensemble de ressources sur un thème donné et publie les résultats en ligne pour accès gratuit par tout les internautes (voir par exemple sur https://openedreader.org)
Idéalement, les travaux résultants seront publiés sous une licence permettant à autrui :
- d’être en possession de la ressource créée (Retain) : autorise à être en possession d’une copie (téléchargement, conservation etc.)
- l’utilisation de la ressource créée, et ce dans diverses circonstances (Reuse) : par exemple autorise la lecture d’un livre, le visionnage d’une video au sein d’une classe, lors d’une réunion de travail etc.
- la révision de la ressource créée (Revise) : -autorise les modifications telles que corrections typographiques pour un texte, recadrage d’une image, changement de couleurs d’un graphique
- l’adaptation de la ressource créée (Remix) : autorise la réutilisation de la ressource avec d’autres ressources, pour créer quelque chose de nouveau
- le partage (Redistribute) : autorise le partage d’une copie de la ressource originelle, ou de versions révisées ou remixées, par exemple rediffuser un diagramme auprès d’autres personnes
Lorsqu’une ressource est diffusée selon ces 5 règles, on parle d’une OER (Open Education Resource) ou en français REL (Ressource Educative Libre).
Une telle ressource n’aurait pas comme intérêt unique l’évaluation des compétences de l’étudiant, mais deviendrait utile pour autrui!